BoxEaty, rencontre avec les fondateurs Bordelais
Entre 6 et 9 tonnes d'emballages liés à la restauration rapide sont jetées chaque jour sur Bordeaux Métropole d'après l'ADEME. « Ces emballages ne servent que 5 à 10 minutes le temps de manger alors qu'il faut des ressources comme du bois, du pétrole pour les produire, un non sens » regrette Yann Thielin, l'un des trois Bordelais à l'origine de BoxEaty.
Leur crédo ? Remplacer les emballages jetables des plats à emporter par des boîtes en verre consignées. « Le consommateur paye une consigne de 4€, en plus de son plat, la première fois, ensuite il troquera son contenant sale contre un propre lorsqu'il retournera dans l'un des restaurants partenaires » résume t-il.
Pas besoin de manger à la même adresse tous les midis, Paus'K, Truck de Chef, Copine Claude comme la Casa Gaïa et bien d'autres récupèrent indifféremment les boites consignées qui sont ensuite collectées par une coopérative de livreurs indépendants, à vélo, les Coursiers Bordelais. « On voulait aussi une boucle vertueuse avec le moins de kilomètres possible » souligne Elise Fillette, cofondatrice.
Les boîtes sont lavées sur place par les restaurants équipés ou dans un laboratoire qu'ils partagent avec un traiteur Bordelais. Puis, les boîtes propres sont rapportées, prêtes à être garnies de bons petits plats. « Certains restaurateurs retrouvent le plaisir de dresser leur plat, ce qu'ils ne pouvaient plus faire dans des emballages carton » souligne Elise Fillette qui a vu la liste des restaurants partenaires s'allonger depuis la fermeture des places assises en raison des mesures sanitaires liées au covid-19.
« Ils ont pu continuer à travailler sans perdre au niveau qualitatif. » Les boîtes consignées peuvent aussi s'adresser aux visiteurs de passage, « comme pour un gobelet de festival que l'on rapporte à la fin de la soirée, il suffit de rendre sa boîte sale chez l'un des partenaires avant de partir » ajoute la trentenaire.
Côté restaurateurs, la démarche a un coût, de douze centimes de plus environ par rapport à une boîte en fibre compostable biodégradable à usage unique, « mais ensuite ils n'ont plus à acheter d'emballages ». Ils sont déjà une trentaine à avoir sauté le pas et ont permis d'économiser 25 000 emballages.
