Basilique Saint Michel
Le quartier Saint-Michel, bâti autour de la basilique de style gothique flamboyant dédiée à l’archange, est le quartier le plus vivant et le plus coloré de la ville, à l'ombre de son clocher, le plus haut du sud de la France, qui abrita longtemps de célèbres momies.
Les gabares à fond plat chargées de cargaisons de bois du Quercy, du Rouergue ou de Gascogne, jetaient l’ancre au bas de Saint-Michel, débarquaient du bois qui alimentait les ateliers des charpentiers de la rue Carpenteyre, des tonneliers de la rue de la Fusterie.
Le fer était travaillé par les forgerons et les armuriers de la rue des Faures. Le sel, entreposé quai des Salinières, servait aux sècheries de poissons et de viandes établies rue de la Rousselle.
Artisans, matelots de tous pays, portefaix, badauds, bourgeois se côtoyaient, se disputaient ; les regrattières, marchandes des quatre saisons, vous interpellaient au passage dans leur langue pleine de saveur mais redoutable. On chantait, on jouait aux cartes, on buvait dans les nombreux cabarets qui "servaient à pot et à pinte". [ Pierre COUDROY DE LILLE]
La basilique Saint-Michel de Bordeaux partage avec la cathédrale Saint-André la particularité d’être dotée d’un clocher indépendant. Ici, curieusement, sa Flèche a été édifiée au XVe siècle sur un ancien charnier où furent installées à la fin du XVIIIe siècle des momies exhumées du cimetière situé jadis à l’entour.
Par leurs figures crispées ces corps desséchés hanteront longtemps la crypte Saint-Michel. Ainsi ces momies (elles étaient près de 70) ont attiré des milliers de visiteurs dont quelques écrivains illustres comme, Victor Hugo, Gustave Flaubert, Théophile Gautier ou plus près de nous Ferdinand Céline. On pouvait y voir « L’Enterré vivant », « la famille empoisonnée par les champignons», « L’africaine », un général tué en duel, etc …
Cette ronde macabre prit fin en 1990. Aujourd’hui un audiovisuel reconstitue la genèse de cette exhibition dont beaucoup de bordelais ont gardé un souvenir.
La Flèche Saint-Michel et sa crypte sont ouvertes tous les jours d'avril à octobre. Rendez-vous : place Canteloup.
Animation pour les enfants : Le carillonneur de la flèche Saint-Michel
(sur rendez-vous)
Classée Monument Historique et inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1998 au même titre que la basilique Saint-Seurin et la cathédrale Saint-André.
NOUVEAUTE
Bordeaux : l’église Saint-Michel retrouve ses trésors d’albâtre
Plus de 35 ans après avoir été volés, 4 reliefs du XVe siècle en albâtre polychromé (l’Annonciation, la Nativité, l’Adoration des Mages et l’Ascension) viennent d’être replacés dans leur écrin d’origine de la basilique Saint-Michel de Bordeaux.
Digne d’un roman d’espionnage
Classés au titre des monuments historiques en 1846, ces reliefs restitués proviennent d’un retable composé de 9 panneaux ornant la chapelle Saint-Joseph de la basilique Saint-Michel. Seuls deux d’entre eux (la Résurrection, au centre, et le saint Joseph, à droite du retable) n’avaient pas été volés. C’est à la faveur fortuite de l’instruction d’une proposition de dation en 1993 de deux de ces reliefs, que le vol des sept panneaux est découvert. Les voleurs avaient remplacé les originaux par des moulages en plâtre vers 1984 retardant ainsi la découverte.
L’enquête menée en 1994 par l’OCBC (Police judiciaire, Office central de lutte contre le trafic illicite des biens culturels) permettait de restituer à la Ville de Bordeaux les reliefs de l’Assomption et du Couronnement de la Vierge et de localiser le relief du saint Jean-Baptiste vendu en 1985 à un résident de Monaco et rendu à la Ville en 2005, avec le soutien du Syndicat national des antiquaires.
Les quatre reliefs restants avaient intégré une collection privée américaine en 1988, exportés de France dans une apparente légalité (autorisation de l’administration), puisque leur vol n’avait pas encore été découvert.
Les démarches entreprises dès 1994 pour récupérer ces panneaux n’ont pu avancer qu’en 2010 au décès du détenteur américain. La Ville de Bordeaux sollicite alors les services du Ministère de la Culture, la DRAC Nouvelle-Aquitaine et le Ministère des Affaires étrangères. En 2016, l’ambassade de France à New-York découvre que le collectionneur américain avait revendu les albâtres à deux antiquaires anglais sans faire mention de leurs provenances litigieuses. Depuis presque vingt ans, les reliefs figuraient dans une collection privée anglaise.
En 2017, la Ville de Bordeaux entame une négociation avec les intermédiaires aboutissant à une restitution gracieuse des quatre derniers panneaux par leur dernier acheteur britannique et mettant fin à l’une des affaires de vols majeurs des années 1980 commis dans les églises de France.
Après restauration, les quatre panneaux retrouvent leur place en septembre 2019 dans le retable de la chapelle Saint-Joseph, à nouveau complet.
Infos pratiques
Accessibilité
Place Meynard / Place Canteloup
33000 BORDEAUX