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© AMO
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Trois artistes, trois regards sur Bordeaux

Street-art, expositions dans l'espace public ou modèle photo, Bordeaux se prête à l'art. Preuve que la capitale girondine est un formidable terrain de jeu pour toutes les formes artistiques.
 

Le street-art d'A-MO

Breton d'origine, A-MO s'est installé à Bordeaux, « sa ville de cœur », il y a une quinzaine d'années. Là, il continue sa pratique de street-artist débutée à la fin de l'adolescence, quand il découvre le mouvement hip-hop. « Pouvoir peindre dans la rue, c'est ce qui fait l'essence de ma démarche : apporter une touche artistique gratuite et accessible à tous, sortir du cadre élitiste, c'est ça qui me motive ».

Autodidacte, A-MO a commencé par les pochoirs (il en reste un sur une boîte aux lettres de la place Gambetta, qui date de 2013) avant de se lancer dans ce qu'il appelle le paintag et de faire essaimer un peu partout dans la capitale girondine des peintures grands formats d'animaux colorés, devenues sa marque de fabrique.

Bordeaux street art
© Savinien Tonelli

Du gorille de la rue des Ayres, au renard de la place du Palais, en passant par le martin pêcheur de la place Maucaillou dans le quartier Saint-Michel ou le toucan de la rue de la Vieille Tour, découvrir les créations d'AMO c'est aussi l'occasion d'une balade dans un Bordeaux transformé en jungle urbaine !

Aujourd'hui, le bientôt quarantenaire, qui a intégré la prestigieuse collection privée de Bernard Magrez en 2016, n'envisage pas une seconde d'arrêter de peindre dans la rue. « Attention, je ne peins que sur des murs dégradés, peindre sur la pierre bordelaise c'est impensable, Bordeaux est vraiment une très belle ville, je n'ai pas envie de la dégrader », précise l'artiste. Après les animaux, il ambitionne de s'affranchir du réel pour peindre des chimères. 

street artist AMO Bordeaux

www.a-mo-art.com

Nico Pulcrano, l'architecture des façades

Bordelais depuis ses 13 ans, Nico Pulcrano a fait ses marques dans le milieu artistique local en tant que photographe dans l'univers musical. D'abord en tant que créateur de l'agenda Bordeaux Concerts, puis en tant que photographe du Krakatoa, il shoote les artistes et se spécialise un temps dans le portrait. Mais cet autodidacte aime autant les façades que les visages.

Nico Pulcrano photographe Bordeaux

« J'avais depuis longtemps envie de photographier Bordeaux, c'est une ville que j'aime vraiment beaucoup. Mais en tant que photographe, ce n'est pas son côté ville de pierre qui m'intéresse ».

En effet, Nico Pulcrano se fait remarquer par ses prises de vues, frontales et cadrées vers le ciel, des immeubles du quartier Mériadeck, de la MÉCA à Paludate, pour la rive gauche, et de la cité de la Benauge ou de la caserne Niel pour la rive droite. « Je suis un fan du brutalisme, de l'architecture soviétique, j'affectionne particulièrement les parallèles, les symétries et les schémas répétitifs ».

photographies Bordeaux
© Nico Pulcrano

Ces photos en attestent : sous son regard, l'architecture du quartier Mériadeck s'affiche avec une beauté nouvelle, comme si Nico Pulcrano avait su figer toute l'étrangeté et la force qui s'y jouent. En 2020, son travail a été exposé sur les grilles du Jardin des Dames de la Foi, à Saint-Genès. L'expo, organisée à la demande du Labo révélateur d’image, une association membre de la Fabrique Pola, s'appelait : Une thérapie de façades

www.nicopulcrano.fr

Nadia Russell Kissoon, passeuse d'art


Après quelques années passées dans l'enseignement des arts plastiques, la bordelaise Nadia Russell Kissoon décide de se reconvertir en commissaire d'exposition d'un nouveau genre. En effet, pas question pour elle d’œuvrer au sein d'une galerie traditionnelle. Son rêve : que l'art aille à la rencontre des gens. En 2007, elle crée ainsi sa première Tinbox, une grande boîte en bois de 2 mètres sur 2, vitrée et rouge qui lui permet d'exposer au sein même de l'espace public des œuvres d'artistes contemporains.

Art Bordeaux
Nadia devant la TinBox à Nansouty en 2021 © Gilles Avrine

« Je voulais vraiment créer une proximité avec l'art contemporain, la question des droits culturels m'intéresse particulièrement et pour l'avoir beaucoup fréquenté, je savais que le milieu de l'art était prisonnier d'une certaine forme d'entre soi : la Tinbox c'était une manière d'interroger cette place de l'art dans la société ».

les artistes de Bordeaux
la TinBox à Lormont, rive droite

En 2010, dans le même esprit, elle fonde l'Agence Créative avec comme ligne directrice « d'amener l'art partout où cela est possible et de manière toujours respectueuse ». Résidences d'artistes, projets avec l'éducation nationale, événements impromptus et 6 autres Tinbox plus tard (dont une mini, portable comme un sac à dos), Nadia Russell Kissoon veut croire en l’avènement d'un art en phase avec le monde réel. C'est pourquoi elle travaille depuis quelques années surtout avec des artistes qui travaillent autour des questions écologiques

www.lagence-creative.com