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© Gilles Avrine
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Paroles de passionné.e.s de glisse

Surf, longboard et skate, ils ont tous les trois choisi de pratiquer un sport « de planche ». Rencontre avec trois passioné·es de glisse qui évoquent leur pratique et surtout la philosophie qui s'en dégage. La glisse dans tous ses états !

Les tubes de Teva Bouchgua

À 20 ans, Teva Bouchgua a déjà plus de 15 ans de pratique derrière lui. « J'ai commencé le surf avec mon père quand j'avais 4 ans et je n'ai jamais arrêté », précise le jeune homme qui vit depuis toujours à Carcans-Océan. Devenu professionnel, il vit aujourd'hui du surf et enchaîne les compétitions partout dans le monde. « Ce que j'aime le plus dans le surf c'est la sensation de glisse, quand tu sens la vague qui déferle sous la planche ou quand tu es dans le tube, à l'intérieur de la vague ».

Licencié au Lacanau Surf Club, Teva Bouchgua a fait partie de l'équipe de France aux Mondiaux ISA Juniors en 2019. Il est également ambassadeur « surf » pour l'Office du Tourisme Médoc Atlantique. Une manière pour lui d’œuvrer pour le développement de sa discipline. « Je constate depuis 2 ou 3 ans un vrai engouement pour le surf. C'est super. Mais je tiens aussi à rappeler que c'est un sport dangereux. La mer est plus forte que nous. Surfer c'est aussi apprendre à lire l'Océan, ses courants ». Teva Bouchgua en sait quelque chose : il a eu un accident à Hawaï, il y a quelques années et a perdu connaissance sous l'eau. Un autre surfeur l'a vu et l'a ramené au bord. Heureusement. « Le surf, c'est les appuis, les mouvements parfaits, du feeling et une relation très forte à l'océan ».

À ses yeux, les meilleurs spots de surf se trouvent, bien sûr, entre Carcans et Lacanau. Il a participé d'ailleurs cet été au Lacanau Pro, une compétition internationale de surf qui s'est déroulée à Lacanau du 16 au 21 août.

Pour suivre l’actualité de Teva Bouchgua, rendez-vous sur Instagram : teva_bouchgua

Teva Bouchgua
<strong>Teva Bouchgua</strong>

Les steps de Tifenn Chaminand aka Aïz.t

Tifenn Chaminand a commencé la glisse il y a 2 ans, à la sortie du 1er confinement. « J'avais décidé de me mettre au skate et plus exactement au longboard (une planche à roulettes d'une longueur supérieure à celle d'un skateboard classique NDLR) début 2020. J'ai acheté une planche le jour où le confinement a été décrété. J'avais la planche mais pas les roues. Je ne pouvais rien faire. Alors j'ai peint ma planche ». Le jour du déconfinement, elle achète des roues et s'élance enfin. « J'ai tout de suite adoré la sensation », se rappelle la jeune femme. Très vite, c'est le longboard dancing une discipline qui mélange la pratique du skate et de la danse, qu'elle adopte. « Je viens de la danse, alors créer des mouvements, des jeux d'équilibre en exécutant des pas sur ma planche, c'est venu presque naturellement ».

Elle vit alors à Paris et « ride », comme elle le dit, sur les quais ou au Trocadéro. Mais souffre de la manière dont les skateurs sont considérés. Fin 2021, elle décide de s'installer à Bordeaux où vit déjà sa famille. « Ici je pratique sur les quais, sur le miroir d'eau l'hiver, devant la Méca, etc. On sent vraiment que le skate fait partie de la ville. On est toléré et il y a énormément de structures comme le skate-park sur les quais ou Darwin. On sent que la Mairie soutient cette pratique. Bordeaux c'est vraiment la ville la plus propice au skate, malgré les pavés ! ».

À 27 ans, Tifenn Chaminand espère sincèrement que le longboard dancing pourra à l'avenir se structurer : « Pour l'instant il n'y a pas de fédération de longboard, et au niveau du dancing tout est en train de se construire. J'ai très envie de participer à sa légitimation ». Pour cela, elle pratique quotidiennement, explore les cross step ou les pas dit de Peter Pan, histoire de « jouer avec les lois de la physique », partout dans la ville. 

Pour suivre l’actualité de Tifenn Chaminand, rendez-vous sur Instagram : aiz.t_longboard

Tifenn aiz.t_longboard © Gilles Avrine
<strong>Tifenn aiz.t_longboard © Gilles Avrine</strong>

La skate way of life de Léo Valls

Bordelais depuis toujours, Léo Valls « skate » depuis l'âge de 12 ans. « Je m'ennuyais des sports collectifs classiques souvent basés sur la compétition. C'est la liberté que procure le skate qui m'a tout de suite attirée. J'ai vécu le skate comme une sorte d'école de la vie, cela m'a permis de passer beaucoup de temps dehors, dans la ville, à jouer, et de faire partie d'une grande communauté. J'ai ensuite eu la chance de pouvoir voyager à travers le monde avec cet outil de rencontre et de m'intéresser à la vidéo et à l'architecture. À partir de là, j'ai compris que ma passion pour le skate serait infinie ».

Aujourd'hui, le trentenaire, devenu skateur professionnel, se défend de pratiquer un sport et revendique plutôt une culture. « Le skate, pour moi c'est un mode de vie, une manière d'appréhender le monde qui nous entoure. C'est aussi un outil qui permet de développer son style et sa créativité. D'ailleurs, quand on skate, on s'intéresse souvent à l'image, à la photographie, à la vidéo, au design, à l'urbanisme ». Il travaille d'ailleurs avec la Ville de Bordeaux afin d'en faire une véritable « place forte du skate en Europe ». Baptisée « skateurbanisme », cette démarche de médiation et d'intégration du skate à certains espaces publics, que ce soit par la pose de mobilier urbain « skatable », d'expositions publiques, ou par la requalification de places publiques calibrées pour le skate est à ses yeux une chance : « À Bordeaux, on a compris que le Skate ne pouvait se résumer aux skateparks, et que l'essence même de la pratique était basée sur l'exploration urbaine. Et aujourd'hui, on vient de loin pour skater à Bordeaux. »

Pour suivre l’actualité de Léo Valls, rendez-vous sur Instagram : leovallsconnected 

Léo Valls © David Manaud
<strong>Léo Valls © David Manaud</strong>

BON À SAVOIR

Le skatepark des Chartrons se refait  une beauté. Installé sur les quais, il deviendra à son ouverture, fin 2022, l'une des plus grandes aires de street de France. Il sera labellisé "Centre de Préparation aux Jeux" de Paris 2024.

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